top of page
Sable - Texture, Les ....jpg

« Le sujet est grave mais l'humour ne manque pas à la conteuse et au conteur qui manipulent mots et objets pour nous embarquer dans l'aventure. Le rire n'est jamais très loin des larmes, le sourire du soupir » · Guy Prunier

»

  • Ce récit historique met en lumière l'obstination de ces hommes et femmes malgaches à survivre malgré la rudesse des conditions : vent, sable, manque d'eau et de nourriture. Avec ingéniosité, ils recomposent une société digne et solidaire comme en témoigne les objets retrouvés lors des fouilles archéologiques sur l'île de Sable, aujourd'hui nommé île de Tromelin.
    Ce fait historique sur l'île de Sable, aujourd'hui nommée île de Tromelin, nous plonge dans l’insupportable de l'histoire : la traite négrière dans les colonies françaises, fin XVIIIème siècle. L'histoire était quasi oubliée mais des fouilles archéologiques au milieu des années 2000 l'ont remise à jour. Les objets retrouvés sur l'île attestent des conditions de survie de ces esclaves naufragés. Ils parlent de ces hommes, ces femmes, esclaves, arrachés à leur terre, séparés, vendus ... et de ces blancs qui partent laissant les malgaches. Une injustice ! Pourtant le récit reste fascinant. Il y a des naufragés, seuls, des années qui passent, une île déserte - très déserte ! de la survie et des tentatives de départ. Tous les éléments du roman d’aventures sont au rendez-vous. Nous avons alors interrogé davantage les faits. Ils nous ont subjugués. Ils posaient de grandes questions et apparaissaient plus complexes que prévu. Les protagonistes (des Hommes de leur époque) sont amenés à prendre, ici, parfois de mauvaises décisions pour de bonnes raisons et parfois de bonnes décisions pour de mauvaises raisons, le tout dans le contexte infâme qu'a été le commerce des esclaves. Ces hommes, ces femmes, qu’on disait pareil à des bêtes ou à des meubles ont su faire preuve d’une solidarité exemplaire, maintenant coûte que coûte un groupe social, et s’entraidant pour lutter contre les éléments... Quitte à renoncer à certaines de leurs valeurs. Quel que soit la couleur de peau, l’homme est ainsi fait : dans l’adversité, il se fédère. Sur l ‘île, les naufragés sont en quelque sorte confinés mais à l'air libre. Quel paradoxe ! Ils sortent de leur condition d'esclaves en étant enfermés sur cet îlot, avec la crainte de revenir à leur ancienne condition s'ils sont secourus. Quelle décision prendre : partir ou attendre ? Et faut-il porter ou non secours ? Des choix qui font écho à tant de situations récentes ; Parler d'Histoire nous invite inéluctablement à interroger le présent. Les questions posées sont évidemment éthiques, morales, philosophiques presque, en tout cas éminemment universelles et actuelles. Dans le traitement du sujet, le manichéisme n’était pas de rigueur... Il nous fallait être prudent et manier habilement les ambivalences. Nous avons décidé de participer à la transmission de cette histoire en donnant corps et voix aux archives et aux fouilles archéologiques. Du papier et des objets ! Nous avons donc choisi l'imaginaire, la poésie et la drôlerie dérisoire et décalée du théâtre d'objets et du théâtre de papier, pour faire résonner cette histoire avec la grande Histoire. Nous apportons ainsi une distance et un point de vue sensible sur ce naufrage. Les objets et les codes que nous instaurons, évoquent beaucoup, sans utiliser trop de mots. Malgré le sordide, le sourire n’est jamais très loin. Ce spectacle se veut autant le témoignage de l’abomination d’un commerce et de ses conséquences, que celui de la survie acharnée d’un groupe d’hommes et de femme mues par le désir de ne pas s’abandonner.

Le 17 novembre 1760, "l'Utile", un navire de la Compagnie des Indes Orientales, part du port de Bayonne.

Destination : Les îles de France dans l'Océan Indien.

 

A son bord, une cargaison de 160 esclaves malgaches achetés en contrebande.

Après 8 mois en mer, le navire s'échoue sur l'île de Sable, un bout de terre d'1 km2 au large de Madagascar.

L'équipage reprend la mer sur un bateau de fortune, laissant sa "cargaison" avec 3 mois de vivres et une promesse : revenir les chercher.

Les rescapés vont survivre sur cet îlot de sable traversé par les cyclones. Quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, un navire recueille enfin les survivants : sept femmes et un enfant de 8 mois.

bottom of page